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mecter. On mêle quelque-fois avec les amandes douces, quelques amandes ameres, pour relever le goût des premieres, & les rendre en même temps plus aperitives ; ce qui est fort à propos : car les amandes ameres renfermant plus de sel nitreux que les douces, sont plus capables de resoudre les obstructions, & de déboucher les passages : c’est ce qui fait que la plûpart des Medecins les recommandent dans la gravelle[1].

Les amandes, soit les douces ou les ameres, contiennent un suc huileux, mêlé d’une médiocre quantité de phlegme, & de parties terrestres ; les douces ont avec cela un sel volatil temperé, qui tire un peu sur l’acide ; & les ameres un sel volatil nitreux, extrêmement acre. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à distiller séparément dans une cornuë des amandes douces & des amandes ameres, quatre onces d’amandes rendront une once & demie d’huile, & autant de phlegme, le marc qui restera dans la cornuë, renfermera quelque peu de sel fixe ; l’huile aura une saveur acre balsamique ; mais cette acreté sera plus sensible dans l’huile

  1. Dioscor.
    Donzelius Consil. Craton. 148.
    Virtsung. Part. 3. c. 17. Distinct. 4.
    Solenander. sect. 1. Consil. 15.