Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/265

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forumque vitans & superba civium potentiorum limina : ut ita ex laude pediculi, clarissimi. Dan. Heinsii jocer. Sim. Pauli.

On fait cuire le maron, ou à la vapeur de l’eau, ou dans l’eau même, ou sous la cendre, ou à un feu clair, dans une poële criblée. Il est plus sain cuit à la vapeur de l’eau, ou dans l’eau ; parce que l’humidité de l’eau en délaïe les principes, & les rend plus capables de se détacher : il incommode moins alors l’estomac, & il nourrit davantage. Les marons cuits sous la cendre sont plus savoureux, plus délicats, & même plus sains que ceux qui sont rôtis dans la poële ; & cela pour deux raisons ; la premiere, parce que la cendre qui couvre les marons, empêche que les parties volatiles ne s’en exhalent si vite ; & la seconde, parce que cette cendre fournit un sel qui entre dans le maron, & qui en divise les principes ; deux effets qui rendent ce fruit moins indigeste. C’est un mets délicieux, que des marons rôtis, bien dépoüillez de leur membrane interieure, & assaisonnez avec du jus d’orange, & du sucre ; mais il s’en faut bien que ce soit un mets salutaire. Les marons se mêlent avec plusieurs sortes d’alimens ; ils conviennent sur tout avec le poisson, dont ils corrigent la trop grande hu-