Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/302

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Homere, dans les repas qu’il décrit[1], parle de bœufs, de brebis, de chévres, de cochons, de cerfs, &c. & ne fait nulle mention de poisson. A la verité on voit dans le quatriéme & dans le douziéme Livre de l’Odyssée, les Compagnons de Menelas & ceux d’Ulisse, qui se mettent à pescher ; mais Homère nous informe que c’est que les vivres leur avoient manqué. Virgile décrivant la réception qu’Evandre fit à Enée, dit qu’Evandre lui fit servir d’un bœuf.


Vescitur Æneas simul & Trojana juventus,
Perpetui tergo Bovis, & lustralibus extis[2].


Quand Enée eut abordé en Afrique, il tua sept cerfs à la chasse, & les distribua à sa suite, qui les coupa en morceaux, & les fit rôtir[3]. Quand il eut été jetté par la tempête dans les isles Strophades, il apperçût des bœufs & des chèvres qui paissoient sans garde : on en tua plusieurs, & on s’en regala[4]. Enfin, aïant été obligé de prendre port en Sicile, il y fut reçu par Alceste, qui fit present à sa flotte de plusieurs

  1. Odyss. lib. 2. lib. 8. lib. 9. & 10.
  2. Æneïd. lib. 8. v. 18.
  3. Æneïd. lib. 1. v. 215.
  4. Æneïd. lib. 3. v. 228.