Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/328

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Le Turbot étoit fort recherché chez les Romains, & ils le regardoient comme un des plus excellens mets : ce qui fait dire à Horace, Vents du midi, gâtez, je vous conjure, & empoisonnez par vos haleines les mets de tous ces gens de bonne chere ; mais non ils sont déja rebutez de sanglier & de turbot, l’abondance & la varieté des mets leur fait soulever le cœur[1].


             At vos
Præsentes austri coquite horum
        Obsonia : quamquam
Putet Aper, Rhombusque recens.


& à Perse, j’userai de mon bien ; mais je ne serai pas si prodigue que de nourrir mes gens avec des turbots.


        Utar ego utar
Nec Rhombos ideò libertis ponere lautus
[2].


DE LA SOLE.

La Sole, autrement appellée, Perdrix de mer[3], Perdix marina, à cause de son bon goût, est un poisson long & plat, qui a la chair courte, blanche, ferme, & trés-savoureuse. C’est peut-être le plus exquis, le plus

  1. Horat. Satyr. lib. 22. Sat. 2.
  2. Pers. Satyr. 6. vers. 2.
  3. Joseph Quercet. Diætet. Polyhistor. sect. 3. cap. 7.