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DES MOULES.

La Moule est un petit poisson de la grosseur d’une féve, enfermé dans une legere coquille, où il se nourrit d’un peu d’eau. Cette coquille est bleuë, ou noire, un peu longue, & composée deux pieces, qui s’ouvrent & se ferment au gré du poisson.

Les Moules de mer (car il y a aussi celles de riviere, comme l’on sçait,) sont les meilleures. L’Auteur du Traité des Dispenses dit qu’elles contiennent beaucoup de sel volatil, & peut-être, est-ce pour cette raison qu’il les croit si dangereuses à la pieté Chrétienne[1]. Mais comme il ne prononce qu’elles abondent en volatil que parce qu’il croit l’avoir lû ainsi dans le Traité des Alimens, il est bon d’avertir qu’il s’est trompé, & que l’Auteur qu’il cite pour garant, écrit tout le contraire. Les Moules, dit cet Auteur, contiennent beaucoup de phlegme, beaucoup d’huile, & médiocrement de sel volatil ; c’est à la page 434. du Traité des Alimens. Cette observation, une fois faite, nous remarquerons que soit que les Moules renferment beaucoup de

  1. Voïez plus bas l’Article des Grenoüilles, il dit qu’elles ont peu de volatil, & que c’est pour cela qu’il les croit permises en Carême.