Aller au contenu

Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/354

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gestion qui s’en fait dans l’estomac, est plûtôt une simple dissolution, qu’une parfaite digestion ; c’est-à-dire, que l’huitre se consume dans l’estomac, sans y produire que trés-peu de chyle. Elle se resout presque toute en eau, & cette eau, qui est de la nature de celle dont l’huitre se nourrit dans la coquille ; c’est-à-dire, un peu piquante, irrite doucement les fibres de l’estomac & des intestins ; ce qui l’empêche de séjourner long-tems, & ce qui est cause qu’on peut manger un assez grand nombre d’huitres sans en être incommodé. Aussi voit-on une infinité de gens, en manger soir & matin, une fort grande quantité, sans en ressentir aucun mal. C’est l’opinion commune, qu’elles sont plus saines cruës ; mais il y a bien des estomacs qui ne les peuvent supporter de la sorte. Elles sont fort saines cuites sur les charbons dans leur propre coquille, avec un peu de beurre & de pain rapé ; & elles conviennent alors à toutes sortes d’estomacs, aussi-bien que celles que l’on accommode sur le rechaut avec une sauce au beurre & quelques legers assaisonnemens. Mais celles qui ont passé par la poëlle, ou qui sont frites, soit simplement, soit avec de la pâte, sont fort mal-saines. Au reste, de quel- [1]

  1. replent. Horstius, de Esculent. & Potul.