Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/36

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vains, ne manqueroient pas de se recrier contre le systeme de la Trituration, a recours à la preuve suivante pour les convaincre. « Supposons, dit-il[1], que la liqueur de l’estomac ait tout ce qu’il lui faut pour devenir levain, & qu’elle en conserve toute la force, on comprendra par la nature de l’estomac qu’elle occupe, qu’elle ne pourroit jamais faire la fonction de levain. C’est qu’il faut pour la fermentation, un lieu de repos, au lieu que l’estomac est presque toûjours en mouvement, ou toûjours prêt à se mouvoir ; de ce que l’on conçoit, poursuit-il, la force extraordinaire du cœur, qui sans parler de celle des arteres, a de quoi surmonter une resistance de trois mille livres, l’on conçoit que le sang n’a rien à opposer à une telle puissance, & que sa pente, s’il en a à se mouvoir, ou à se fermenter, est absorbée par cette force extraordinaire du cœur ; que par consequent, il est poussé sans agir, & contraint de couler sans fermenter. Mais on comprendra de même que le levain prétendu de l’estomac, devra encore avoir incomparablement moins de force pour agir ou fermenter ; s’il est vrai, comme on le démontre, que tandis que le cœur n’a, par rapport au sang, que de quoi surmonter une resistance de trois mille

  1. Pag. 15. de la 1. édit. & p. 26. de la 2. t. 1.