Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/40

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d’appui : ce qui se trouve contraire à l’experience, puisqu’elles ont chacune le leur séparement.

Ajoûtons en second lieu que ce prétendu broïement des muscles du bas ventre, ne pourroit se faire, ni dans la grossesse avancée, ni dans l’hydropisie, puisque les grands efforts que l’Auteur leur attribuë pour cela, devroient alors se terminer principalement, ou sur le corps de la matrice, ou sur les eaux du bas ventre, d’où il arriveroit que ni les femmes grosses, ni les hydropiques, ne pourroient digerer ; ce qui n’est pas moins contraire à l’experience.

Le mouvement de l’estomac n’est point tel que se l’imagine l’Anonyme, c’est un mouvement doux, qui ne sert qu’à aider à la fermentation des alimens, à les presser un peu, & à les pousser insensiblement vers le pylore, à mesure qu’ils sont digerez. Motu autem ventriculi nostri, leni admodum & vermiculari, alimenti massa colliquata sensim & sine sensu per pylorum in intestina deprimitur, remarque le sçavant Lister[1] avec tous les Anatomistes ; aprés quoy il ajoûte les paroles suivantes, qui expriment avec beaucoup d’élegance & de précision : ce qu’on peut penser de plus raisonnable

  1. M. Lister, Dissert. de Humorib.