Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/421

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de poisson, & paroît en avoir toutes les qualitez, lorsqu’on l’examine : ce qu’il y a de remarquable, c’est que le sang qui en sort est plus aqueux que celui du reste du corps, & qu’après s’être figé il se resout plus facilement, circonstances qui meritent bien d’être pesées, & qui jointes à la ressemblance extérieure de cette partie[1] avec les poissons couverts d’écailles, donnent grand lieu de présumer que ce n’est pas une metamorphose que les Catholiques[2] aïent faite de la queuë du Castor en poisson, & que & l’Anonyme trouve ici de la bizarrerie, c’est à la nature & non aux hommes qu’il s’en doit prendre.

10o. La Macreuse a des poumons, les poissons n’en ont point, parce qu’ils n’ont ni à chanter ni à parler. Mais si la Macreuse, comme le suppose

    aquâ pariter vita est, caudam habet piscium. Cætera species lutræ, si domi educatur caudam ejus squammosam & sine pilis sæpiùs in die aquâ made, facere oportet ne fatiscat. Solet enim effossis in terram cuniculis latere, caudâ interim intra aquas degente, quare anteriore parte pro carnibus, posteriore pro pisce vescunter quidam populo. Petrus Gontier, de Sanitat. tuend. lib. 10. c. 16. p. 296.

  1. Cauda piscium iis. Plin. Hist. Natur. lib. 8. cap. 30.
  2. Voïez ci-dessus, p. 401. où l’Anonyme dit que les Catholiques, pour avoir la liberté de manger du Castor, ont trouvé le secret de metamorphoser en poisson la queuë & les parties de derriere.