Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/428

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doivent être excluës du nombre des poissons ? Mais outre qu’on en convient, dés qu’on reconnaît que la Macreuse est un oiseau, que la Grenoüille, le Loutre, la Tortuë, sont des quadrupedes : A quoi bon l’Auteur se donne-t-il tant de peine pour le prouver, s’il n’a soin de montrer en même tems, que ces animaux ne sçauroient être exclus du rang des veritables poissons, sans être dés-là défendus en Carême ? C’est à quoi cependant il songe si peu, qu’aprés s’être bien tourmenté, pour faire voir que la Grenouille n’est point poisson, non plus que la Tortuë & le Loutre ; il déclare expressément qu’elle tient neanmoins de la nature du poisson, & qu’on peut manger de la Grenoüille en Carême. Ainsi, à considerer le dessein qu’il s’est proposé, de montrer que la Macreuse, la Tortue, le Loutre, ne se doivent point permettre en Carême ; il se trouve que c’est inutilement qu’il cherche à prouver que ces animaux ne sont pas du nombre des veritables poissons.

Il s’agit donc à présent d’examiner par d’autres endroits, ce que c’est que ces animaux, non pour voir s’ils sont poissons, mais pour voir s’ils tiennent de la nature des poissons, & s’ils peuvent être permis ou non en Carême. La décision de nôtre Auteur, comme