Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/436

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

peut avoir dit Pomet, nous soutenons que quand on voudra examiner la chair de la Tortuë, de la Macreuse, du Loutre, &c. on verra que cette chair est d’une qualité fort differente de la chair du Bœuf, du Canard, &c. & qu’elle tient principalement de celle du poisson, puisqu’elle est huileuse, & qu’elle en a le goût. Quoi-qu’il en soit, on décide toûjours par provision dans le Traité des Dispenses, que la Macreuse ne peut, au plus, avoir été permise en Carême, que sur les décisions de quelques Casuistes peu éclairez ; mais on ne dit point en quoi consiste ici l’ignorance de ces Casuistes : on s’épuise sur ce sujet en reflexions morales, qui ne vont point au fait ; & au lieu de revenir au moins aprés cela, à ce qu’on doit prouver, on s’amuse à faire voir que la Macreuse est un mauvais aliment pour la santé ; comme si c’étoit dequoi il est question ; & pour en donner de l’horreur, sans doute, aux petits enfans, on dit que la Macreuse a les plumes si horribles par leur extrême noirceur, qu’elles ont attiré à cet animal le nom de Diable. On croit sur tout inspirer une grande aversion de la Macreuse, en disant, qu’elle étoit immonde parmi les Juifs, & que c’est de ce poisson que se doit entendre la défense que Dieu fait à son peuple de