Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/454

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est plus actif, en a deux, l’un pour pousser le sang dans les poumons, & l’autre pour le renvoïer au sortir des poumons dans toutes les parties du corps. Si l’on examine l’effet qui doit resulter de cette structure, par rapport au cours du sang, on verra qu’elle confirme ce que nous venons d’observer sur la nature du sang de la Tortuë, & des autres animaux de même genre. Plus le sang est vif, & moins le cœur a besoin de force pour le pousser ; plus le sang est lent, & plus ce sang resiste à l’impulsion du cœur. Or le cœur est plus fort avec un seul ventricule, qu’avec deux ; & par consequent, il est plus propre pour pousser un sang peu actif, tel que celui du Poisson, de la Tortuë, de la Grenoüille, de la Vipere, & au lieu que le sang des autres animaux étant plus volatil, & par consequent n’aïant pas besoin d’être si fortement poussé, reçoit une impulsion suffisante d’un cœur, qui étant partagé en deux ventricules, le pousse avec moins de violence. C’est la doctrine du sçavant Lister, dans son excellent Traité des Humeurs[1]. La raison semble

  1. Unus ventriculus, cordi torpedinis puta aut Anguillæ datus est, sed alicui id genus animalis exsectum ad duodecim minimùm horas pulsat : in quo liquet majorem pulsandi vim istius modi animalium cordi naturaliter inesse, quàm calidis animalibus, quibus cor biventre datur. Nam