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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/465

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droit en question, ne parle point de la Macreuse, mais de la Barliathe, qui est un oiseau tout different. La Barliathe, selon le rapport même de Vincent de Beauvais, se nourrit d’herbes & de gramens, au lieu que la Macreuse, comme l’on sçait, ne se nourrit que de coquillage[1] : ce qui fait voir, indépendamment des autres differences qui se trouvent entre ces deux sortes d’oiseaux, que ce n’est pas la même espece. Aussi l’Auteur du sçavant Traité sur l’origine des Macreuses, a soin de remarquer qu’il ne faut pas confondre la Barliathe avec la Macreuse, & que ce sont des animaux de differente nature. Au lieu donc de mettre, comme a fait l’Anonyme, en citant le passage de Vincent de Beauvais, Carnibus earum, (des Macreuses), il falloit mettre Carnibus earum, (des Barliathes) ; autrement c’est imposer au public, ou se méprendre soi-même grossierement. Mais afin qu’on ne doute pas que ce ne soit veritablement de la Barliathe dont parle Vincent de Beauvais, lorsqu’il dit que le Pape Innocent III. défendit en Carême l’u-

  1. Les Macreuses ne vivent que de petits coquillage, qu’elles prennent dans le sable, en se plongeant, & elles ne viennent pas même dans nos marais, bien loin de paître l’herbe, & de manger des grains, comme font les Oyes benettes. Graindorge, art. 9. pag. 66.