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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/48

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menter. Comment donc arrive-t-il que l’estomac du chien digère des os quelquefois tout entiers, ce que l’estomac de l’homme le plus fort ne sçauroit faire ? c’est que le levain, qui fait dans l’estomac du chien la digestion des alimens, est à l’égard des os, ce que l’eau forte est à l’égard du fer, & que celui qui se trouve dans l’estomac de l’homme, n’est pas dans la même proportion.

Un poisson, dévoré quelquefois par un plus petit, & engagé dans la bouche de ce dernier, laquelle est alors si tenduë, qu’elle ne peut être capable du moindre broïement, s’y digère neanmoins aussi promptement que s’il étoit dans l’estomac ; c’est que la bouche des poissons est remplie de glandes, d’où découle une humeur penetrante & active, semblable à celle qui fait dans l’estomac des poissons la digestion des alimens : ce que nous remarquons aprés le savant M. Lister, dans son Traité des humeurs[1].

Un enfant de 12. ans digère mieux

  1. Insectis & piscibus nullâ masticatione opus est, sed alimentum integrum deglutiunt, idque interdum totam gulam atque ipsum os, pro ossæ magnitudine occupat ; cum non rarò aliquis majusculus piscis à minore devoretur. His itaque peculiare conditionis instrumentum quærendum est : nimirum saliva sive pituita quædam dilutior, è glandulis oris gulæ, ventriculi que continuò & copiosè eructata expressave, maxime cum iis animalibus, iste humor pituitosus admo-