Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/116

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refléxions pour détruire tous ses prétendus raisonnemens.

La premiere, c’est qu’il suppose qu’à Paris, pendant le Carême, il ne se consommoit point autrefois de viande, qui n’eût été fournie par l’Hôtel-Dieu, ce qui est constamment faux ; car les Religionnaires, qui étoient alors à Paris, aïant la liberté d’en faire venir de Charenton, il n’y avoit presque point de Catholique malade, qui ne profitât de cette occasion. C’est un fait certain sur lequel on peut encore interroger plus d’un témoin. Outre cette facilité, on avoit celle de faire venir de la viande de plusieurs autres endroits, n’y aïant point alors, comme aujourd’hui, de Police exacte sur cet article. Ajoûtons qu’en ce tems-là, c’étoit une erreur presque généralement répanduë, que la viande de l’Hôtel-Dieu étoit moins saine qu’une autre, à cause du mauvais air des malades, ce qui engageoit presque tout le monde à en faire venir d’ailleurs.

La seconde refléxion, c’est que si l’Anonyme soutient qu’il n’y avoit pas dans tout Paris, plus de 450. personnes qui fissent gras en Carême, il y a 80. ans ; il ne sçauroit néanmoins disconvenir qu’aujourd’hui, dans le seul Hôtel-Dieu de Paris, il n’y en ait,