Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/124

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c’est le meilleur de tous les moïens pour prolonger les jours : Que le jeûne du Carême sert à délasser l’estomac, & à lui donner plus de force : Que selon la constitution naturelle du corps, le boire & le manger ne sont presque pas nécessaires aux adultes : Qu’on peut, suivant les forces ordinaires de la nature, se passer de tout aliment pendant quatorze jours, sans en être malade : Que le jeûne ne sçauroit faire aucun tort, dés qu’on a atteint l’âge de douze ou de quatorze ans : Qu’il ne sçauroit nuire, non plus, ni aux femmes grosses, ni aux graveleux, ni aux gouteux, ni à ceux qui ont à soûtenir de rudes travaux, soit de corps, soit d’esprit, &c. Maximes peu sages, que l’on veut mettre mal-à-propos sur le compte de la Medecine, & que nous nous croïons d’autant plus obligez de combattre, qu’elles exposeroient à de trop fréquens mécontes ceux qui voudroient se conduire par de telles regles : ce qui pourroit dans la suite, inspirer d’autant plus d’éloignement pour le jeûne, qu’on reconnoîtroit moins de vérité dans la peinture trop flateuse qu’on s’en seroit faite.

Nous ne nous bornerons pas à l’examen de ces seules propositions : nous en considérerons plusieurs autres