Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/186

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Mais ce qu’il y a de singulier ici, c’est que nôtre Auteur lui-même déclare plus bas ; que « depuis que l’incontinence a formé les mariages, & que les sexes trop avancez se sont trop pressez de peupler le monde, les enfans qui viennent ne sont plus que des ébauches de corps, si on les compare aux enfans de ces anciens Gaulois, dont la raison, dit-il, plûtôt que l’incontinence, & la refléxion plûtôt que le crime, faisoit des peres. »

On ne peut marquer en termes plus clairs, combien les premiers commencemens de l’âge nubile sont peu propres à la production des enfans. Car enfin, quand cet Auteur nous dit que depuis qu’on se presse si fort de se marier, ces mariages hâtifs ne produisent plus que des ébauches d’hommes, en comparaison des enfans des anciens Gaulois ; il ne prétend pas, sans doute, supposer que depuis ce tems-là, on marie les garçons avant l’âge de quatorze ans, & les filles avant celui de douze, d’autant plus que les Gaulois dont il parle, & qui avoient, selon lui, des enfans si bien formez, se marioient beaucoup plus tard qu’on ne fait aujourd’hui.

La raison prise de l’âge nubile, est donc insuffisante, selon nôtre Auteur même, pour prouver que les filles