Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/19

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a besoin de quelque chose de sulfureux qui en concentre l’acide, & que[1] c’est pour cela que le beurre leur convient : il s’ensuit donc qu’il y a de l’acide dans le sang, & qu’ainsi le sang contient du soufre & de l’acide, ce qui est pourtant tout le contraire de ce que prétend nôtre Auteur. Mais ce n’est pas tout, il dit que[2] si par l’Analyse, on tire de l’acide du sang, cet acide est moins une portion de cette liqueur distilée, que des intermedes qu’on emploïe pour cette operation : & ensuite pour prouver qu’il y a de l’acide dans le sucre, il dit que[3] l’analyse du sucre bien purifié, donne un acide trés-corrosif. Comment s’accorde tout ceci ? Quand l’analyse du sucre donne de l’acide, cet acide vient du sucre ; & quand l’analyse du sang donne de l’acide, cet acide vient des intermedes qu’on emploïe dans l’operation. N’est-ce pas-là se mocquer des Lecteurs ? Enfin, selon l’Anonyme, les analyses chymiques sont de mauvais moïens pour découvrir la qualité des mixtes ; & cependant, c’est sur ces analyses qu’il appuïe tout ce qu’il avance de plus considerable, en faveur des alimens maigres. S’agit-il, par exemple, de faire voir la bonté des lentilles ? « L’observation[4] des Chymistes prouve l’innocence de ce légume, qu’ils trou-

  1. pag. 196. de la 1e. édit. & p. 317. de la 2. tom. 1.
  2. pag. 216. de la 1. édit. & p. 380. de la 2. tome. 1.
  3. pag. 228. de la 1. édit. & p. 399. de la 2. tom. 1.
  4. pag. 62. de la 1. édit. &