Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la foiblesse sont les principales, parce qu’on a crû, que les travaux du corps & de l’esprit dissipoient beaucoup d’esprits, qu’ils devoient par conséquent coûter cher à la santé, & que cela supposé, le jeûne deviendroit mortel aux personnes d’un grand travail. »

Aprés ce début, on entreprend de prouver deux points essentiels : l’un, qu’avec peu d’esprits animaux, on ne laisse pas d’avoir beaucoup de force ; & l’autre, que c’est un faux principe, de croire que le travail dissipe beaucoup d’esprits. Quant au premier, l’Auteur avance, que le cœur en est la preuve, parce que peu de visceres, dit-il, ont autant de force que celui-là, & qu’aucun cependant ne reçoit si peu de nerfs & d’esprits.

Mais cet Auteur, pour un Medecin, ne sçait guéres l’Anatomie. Bien loin que le cœur soit de tous les visceres celui qui reçoit moins de nerfs, il en est au contraire tout parsemé. Les nerfs de la huitiéme paire, & les nerfs intercostaux s’entrelassent de telle maniere, par plusieurs branches derriere le tronc de l’aorte, qu’ils y forment un lacis nerveux des plus considerables qui soient dans le corps. De ce lacis & du tronc de ces nerfs, partent un trés-grand nombre de ra-