Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/21

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soufre ; & c’est ce que fait voir son analyse, selon M. Lemeri. Il est certain, indépendamment de tout ce que M. Lemeri peut avoir écrit la-dessus, qu’il y a du soufre dans le lait ; mais il est constant aussi, qu’il y a encore plus de phlegme. Or ce phlegme en tempere si fort le soufre, que tous ceux qui ont examiné avec attention les effets du lait, conviennent qu’il est rafraîchissant & humectant. Tout lait, dit un celebre Auteur que nous avons déja cité plus d’une fois, tend à rafraîchir & à humecter, pourvû qu’il soit bon : Omne lac, modo probatissimum sit, ad frigiditatem & humiditatem vergit.[1] En effet, il contient un petit lait dont la qualité est trés-froide ; or ce petit lait étant confondu avec les soufres du lait, fait une liqueur temperée qui rafraîchit sans refroidir.

Le lait, quand on en use souvent, & qu’on le prend pur, laisse entre les dents une humeur acide qui les ronge peu à peu, & qui les fait carier, il gâte aussi les gencives en les ramollissant :[2] ce qu’on peut néanmoins prévenir en se lavant la bouche aussitôt aprés avoir pris du lait. Mais

  1. Petr. Gont. lib. & cap. 17. de cibis qui ex carnibus sumuntur.
  2. Ludov. Nonn. de re cibar. lib. 1. cap. 15. Petr. Gont. lib. 10. c. 18.