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ARTICLE SECOND,

OU SONT EXPOSÉES LES
différentes qualitez des boissons par rapport à l’usage qu’on en doit faire en Carême.



Si le Carême n’obligeoit qu’à l’abstinence, on pourroit plus aisément pendant ce saint Tems, se réduire à l’eau pour unique boisson ; mais le jeûne auquel il engage, retranchant une partie considérable de la nourriture, tout le monde ne sçauroit, avec une boisson si simple, soutenir durant l’espace de quarante jours, les occupations ordinaires de la vie. Il est vrai qu’à suivre les principes du Traité des Dispenses, on ne devroit point craindre de manquer de force, en usant du même breuvage que le cheval & le bœuf, qui nous deviendroient formidables, dit-on dans ce Traité, s’ils connoissoient leurs forces, mais c’est un raisonnement puerile que nous avons suffisamment réfuté au commencement de la premiere Partie.

Puisqu’on est donc obligé en Carême, de joindre le jeûne à l’abstinen-