Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/261

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usage de l’eau, sans quoi on doit s’attendre à des fluxions, à des catharres, à des rhumatismes, & à plusieurs autres maladies considérables. Nous avons été témoin là-dessus de plusieurs exemples, qui ne confirment que trop ce que nous disons : en voici deux, entr’autres, qu’il ne sera pas inutile de rapporter.


Premiere Observaton.

Un jeune homme de vingt-six ans, qui n’avoit, à ce qu’il disait, jamais sué de sa vie, & qui étoit accoûtumé à ne boire que de l’eau pure, se trouva au commencement du mois de Février, de l’année 1710. attaqué d’un léger assoupissement, qui lui ôta d’abord la liberté de s’appliquer à la lecture, dont il faisoit sa principale occupation. Quelques jours aprés, il se sentit la tête si lourde, qu’il étoit obligé de se la soûtenir avec les mains, ou de l’appuïer sur un oreiller. Il demeura huit jours entiers en cet état, passant les nuits dans des sommeils, qui lui donnoient plus de fatigue que de repos. Au bout des huit jours, sur les huit heures du soir, il lui prit au visage des mouvemens convulsifs, qui lui causoient par intervalle plusieurs contorsions de bouche. Comme la