Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/268

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substance legere comme le vin, ou quelqu’autre semblable, ne les souleve & ne les tient, en quelque maniere, suspenduës, elles demeurent couchées les unes sur les autres, & se séparent difficilement[1], ce qui les fait flotter dans l’estomac & dans les autres parties du corps, où elles ne peuvent alors que surcharger les visceres, relâcher les fibres des organes, énerver la force des levains, & produire beaucoup de désordres : mais, d’un autre côté, si pour éviter ce danger, on mêle trop de vin dans l’eau, on court risque de trop agacer les parties solides, d’exciter de trop grandes fermentations dans les fluides, de troubler la circulation des sucs & toutes les filtrations. Le moïen de se tenir là-dessus dans de justes bornes, c’est de se souvenir que si l’eau a ordinairement besoin d’être animée par un peu de vin, le vin a toûjours besoin d’être temperé par beaucoup d’eau, ainsi qu’on le verra dans l’Article du vin, qui doit suivre celui-ci ; mais qu’il nous soit permis, avant que d’y venir, d’examiner ce que l’Auteur du Traité des Dispenses nous dit au sujet de l’eau, & de l’u-

  1. C’est ce qui est cause que l’eau où l’on a mêlé un peu de vin, s’évapore plus vîte que l’eau pure.