Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/308

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

encore une preuve sensible de la force que l’eau simple donne aux parties nerveuses ; car on a éprouvé que le bain d’eau froide raffermit les nerfs & guérit les vapeurs. Enfin des nations entieres plongeoient dans l’eau les enfans nouveaux-nez, pour les rendre plus vigoureux. »

Il y a ici cinq refléxions à faire. La premiere, que l’Auteur s’explique mal, de dire qu’une corde imbibée d’eau enlevera cent livres de plus, qu’elle n’auroit fait, étant séche : puisque si cela étoit, il s’ensuivroit qu’une corde séche qui enleveroit livres, en devroit enlever deux cens étant moüillée, ce qui n’est pas, & ce que l’Anonyme ne prétend pas non plus, comme on le voit par l’exemple qu’il rapporte ensuite. La seconde refléxion, c’est qu’il se trompe, de croire qu’il en soit en ceci des filets nerveux, comme d’une corde de chanvre : Baglivi[1], qu’il cite si souvent, auroit pû lui apprendre la différence qu’il y a dans la force & le ressort des cordes, selon la différence des matieres dont elles sont faites, & selon leur tissure. Mais sans nous engager dans aucune discussion, on se contentera d’en appeller à l’expérience, qui fait voir que si l’eau augmente le ressort

  1. Bagliv. de Fibra motr. lib. 1. cap. 8.