Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/330

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

langue, ce qui est cause que ces sortes de vins ont une consistance de syrop & un goût fort doux ; mais l’usage frequent en est dangereux à la santé.

Ces vins ne se doivent boire qu’en passant, & en fort petite quantité, seulement pour remedier à certaines indispositions d’estomac, que l’usage commun des vins ordinaires est quelquefois incapable de corriger. Quelques personnes font leurs collations de Carême avec du vin d’Espagne & du pain trempé dedans ; mais ce vin est trop délicieux & trop nourrissant, pour que, sans nécessité, on puisse le préferer au vin ordinaire, dans un repas qui n’est que de pure tolérance.

L’Allemagne n’est pas également fertile en bons vins, & il n’y a que la partie Meridionale qui en produise d’excellens ; nous remarquerons même, que si on consulte la Carte, on verra que toutes les Régions situées à plus de 51. degrez d’élevation du Pôle, sont stériles en bons vins[1]. La raison en est, que dans les Païs voisins du Septentrion, l’air est moins subtil, & la terre moins remplie de soufre. Entre les vins d’Allemagne, ceux du Rhin & de Moselle tiennent

  1. Freder. Hofman.