Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les vins d’Orleans sont vineux & agréables ; ils n’ont ni trop ni trop peu de corps, ils fortifient l’estomac ; mais ils portent à la tête, & enyvrent aisément. Pour les boire bons, il faut qu’ils soient dans leur seconde année.

Les vins de Bourgogne sont la plûpart un peu gras, mais excellens ; ils ont pendant les premiers mois quelque chose de rude, que le tems corrige bien-tôt ; ils sont trés-nourrissans, ils fortifient l’estomac, & portent peu à la tête : un des meilleurs, est celui d’Auxerre ; & le meilleur, celui de Beaune. Il n’est point vaporeux, & il porte suffisamment l’eau.

Les vins de Gascogne sont gros & couverts, peu astringens néanmoins ; ils ont du feu, sans porter à la tête, comme les vins d’Orleans. Ceux de Grave qui croissent auprés de Bourdeaux, & qu’on nomme ainsi, à cause du gravier de leur terroir, sont, avec raison, les plus estimez du païs ; ils ont un goût un peu dur, mais ce sont des vins qui enyvrent moins que les autres, & dont la principale qualité est de fortifier l’estomac & les intestins.

Les vins d’Anjou sont blancs, doux, & fort vineux ; ils se gardent assez long-tems, & sont meilleurs un peu vieux.