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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/338

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Alors les esprits sulfureux de cette boisson, affoiblis par un véhicule suffisant, ne causeront qu’une fermentation douce & legere, plus propre à donner de la force aux parties, qu’à leur faire violence ; & le sel tartareux qu’elle renferme suffisamment délaïé, s’échappera avec facilité par les urines & ne fera sur les parties solides qu’une impression délicate, capable seulement d’en entretenir les mouvemens, de faciliter par ce moïen le cours du sang, de favoriser les sécretions, & de rendre la transpiration plus entiere. Ce n’est pas qu’on ne puisse boire le vin pur ; mais ce que nous venons de remarquer, fait assez voir que quand on le boit pur, il n’en faut prendre que fort peu : on ne sçauroit cependant prescrire là-dessus de regle générale. Les personnes délicates & les jeunes gens doivent éviter le vin pur, sur tout aprés des alimens de difficile digestion ; mais les personnes robustes peuvent se l’accorder avec plus de liberté, pourvû que ce soit toûjours dans les bornes que la tempérance prescrit. La raison en est sensible ; les gens robustes, & ceux qui sont accoûtumez à de grandes fatigues, ont les fibres plus dures & plus solides. Ces fibres par conséquent étant moins susceptibles d’ébranle-