Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/347

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus avantageux de n’avoir jamais reçu ce présent du ciel, & là-dessus la comparant au vin qu’on donne aux malades, il dit que comme le vin est rarement salutaire aux malades, qu’il leur est presque toujours nuisible ; & qu’ainsi il vaudroit mieux le leur interdire tout-à-fait, que de risquer de leur faire un mal certain, en voulant leur faire un bien douteux ; de même les Dieux auroient peut-être traité l’homme plus favorablement, s’ils ne lui avoient point donné la raison en partage, que de l’avoir exposé à tant de maux, en la lui accordant. Ut vinum ægrotis prodest raro, nocet sæpissime, melius est non adhibere omnino, quàm spe dubiæ salutis in apertam perniciem incurrere, sic haud scio an melius fuerit, humano generi motum istum celerem, cogitationis acumen, solertiam quam rationem vocamus, quoniam pestifera sit multis, admodum paucis salutaris, non dari omnino quam tam munifice & tam large dari[1].

Voici comment l’Anonyme tourne le passage : Le vin, dit Ciceron, n’a que des avantages trompeurs, il est rare qu’il fasse du bien, & il fait presque toujours du mal ; il est donc plus raisonnable de n’en point boire du tout, pour éviter un mal certain, que d’en

  1. Cicer. de Nat. deor. lib. 3.