Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/44

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pour le repeter encore en passant, un Auteur qui ne veut pas qu’on se fie aux analyses, peut-il les alleguer comme des preuves ? 4o. Un sucre bien affiné, gardé trente ans, devient un puissant arsenic. Il y auroit bien des choses à dire sur ce point, & ce sont de ces faits qu’il ne suffit pas d’avoir lûs, pour être en droit de les assûrer comme certains. Quoiqu’il en soit, il n’y a rien qui ne se gâte à force de vieillir, & les meilleurs alimens étant gâtez, deviennent quelquefois mortels. S’il falloit regarder comme un poison ce qui le peut devenir en vieillissant, nôtre Auteur seroit obligé de se dédire de tout ce qu’il a avancé plus haut en faveur des panais, puisqu’il prétend que quand ils sont trop vieux, ils font devenir fous ceux qui en mangent, ce qui aprés tout, est une imagination de quelques Auteurs. 5o. On a observé que le sucre nuit aux visceres : mais ces observations ne regardent que l’usage excessif du sucre, comme de mâcher toûjours quelques pâtes, de mêler le sucre presque par tout, &c. Car il est certain, comme nous l’avons remarqué, que le sucre n’est bon qu’en passant & en petite quantité ; c’est un assaisonnement & non une viande : cependant de la maniere qu’on l’emploïe au-