Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/74

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qu’on a faite que la moutarde empêche le vin doux de boüillir, & de se fermenter, d’où l’on pourroit esperer qu’elle feroit quelque chose de semblable dans le sang, qu’elle préserveroit peut-être en plusieurs cas d’effervescence & d’ébullition : ce seroit lors, apparemment, qu’il se trouve chargé d’un acide dominant. »

Voilà qui est clair, & il faudroit être bien stupide aprés cela, pour ne pas voir que la moutarde doit donner de l’esprit ; mais en cas qu’on en voulût douter, l’Anonyme a de bons garands. C’est Pythagore parmi les Anciens, & Horstius avec Morison parmi les Modernes. « On a trouvé, remarque nôtre Auteur, la moutarde utile contre les vapeurs des femmes & des gens de Lettres, suivant l’observation d’un célébre Praticien (Horstius, de sanitat. tuend. lib. 2. cap. 1.) qui prétend que la moutarde donne de l’esprit. Aprés cela, poursuit-il, on ne doit plus s’étonner pourquoi Pithagore, lui qui faisoit si grand cas de cette principale partie de l’homme, estimoit si fort la moutarde. Un sçavant Botaniste d’Angleterre (Morison, dans son Histoire des Plantes,) ne lui a pas fait moins d’honneur, en attribuant à l’usage qu’en font les habitans du Nord, la solidité d’esprit qu’ont ces