Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/126

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voit point gâté les parties nobles. Emilien de Champ-long, que nous venons de nommer, voulut s’en éclaircir par ses yeux, & pour cela fit ouvrir le Corps. Comme on visitoit le foye, on trouva dans les rameaux de la vene porte, & dans les propres rameaux du foye un grand nombre de vers, les uns vivans & les autres morts. Ces vers étoient rouges, ronds, un peu longs, & assez mollets au toucher ; les Medecins, qui assisterent à l’ouverture, furent de differens sentimens sur le lieu où ces vers s’étoient engendrez ; les uns soûtenoient qu’ils avoient été formez dans les intestins, de-là conduits par les venes mezeraiques jusques dans la vene porte, & de la vene porte dans les autres vaisseaux du foye ; d’autres qu’ils s’étoient veritablement formez dans le foye, mais que ce n’avoit été qu’aprés la mort du malade ; & d’autres qu’il ne falloit pas douter qu’ils n’eussent été formez dans le foye, du vivant même de l’enfant : ce qui fut l’avis de Bauhin. Ce dernier sentiment me paroît assez vray-semblable, veu qu’il y a des occasions où la bile du foye s’altere si fort, que perdant presque toute son amertume, el-