Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/164

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nous doit faire voir qu’il n’y a rien d’étonnant dans ce que nous avons dit plus haut : que cet insecte, ainsi que l’assûre Spigelius[1], est toûjours seul de son espece dans le corps où il se trouve : ce qui, comme je crois, l’a fait nommer Solium ou solitaire.

Ce ne sont point les Modernes qui ont observé les premiers que ce ver étoit seul de son espece. Je remarque qu’Hippocrate l’a reconnu ; & c’est une chose, dont il doutoit si peu, que loin de la mettre en question, il la suppose comme indubitable ; car voulant prouver que ces portions cucurbitaires, dont nous avons parlé, ne sont pas les œufs de ce ver : il dit[2], car comment d’un seul animal pourroit-il sortir un si grand nombre de productions, ce qu’il n’auroit pas dit sans doute, s’il eût estimé qu’il y eût eu plusieurs vers de cette sorte dans un même corps.

Le ver fit de grands mouvemens après être sorti, ainsi que nous l’avons déjà dit, mais nous remarquerons icy que ces

  1. Spigel. cap. 10. de lumb. lato.
  2. Neque enim ab uno animali tot pulli generari possunt. Hipp. lib. 4. de morb. art. 27.