Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/171

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dus, qui avoient treize coudées de long[1]. Pierre Quenzius rapporte dans ses Observations, qu’ayant purgé un gouteux par précaution, pour prévenir les douleurs de sa goute, il luy fit rendre un ver plat, à la vûë duquel il ne pût s’empêcher d’admirer l’ignorance & la temerité de ceux d’entre les Medecins Modernes, qui osent accuser Pline[2] de mensonge, pour avoir écrit qu’il s’étoit vû des vers plats de trente pieds de long, & davantage. M. Hartsoecher, comme je l’ay déjà dit dans le Chapitre second, m’a écrit en avoir vû un à Amsterdam, qui avoit plus de quarante-cinq aulnes de France : ce qui justifie bien Pline.

Quelques Auteurs, en décrivant ce ver, disent qu’il est squameux, squamosus, non qu’effectivement ceux qu’ils ont vûs eussent des écailles ; mais c’est qu’ils étoient tout articulez & c’est ce qu’il faut entendre par le mot squamosus, dont ils se servent. Aussi Thaddæus Dunus, en décrivant cette même sorte de ver, dit qu’il est squameux, ou plûtôt, continuë-t-il, tout articulé, squamosus nisi

  1. Gesner. lib. 3. Epist. ad fabric.
  2. Plin. Hist. natur. lib. ii. cap. 33.