Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/182

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Ces sortes de vers monstrueux se divisent en dix classes, sçavoir, les grenoüilles, les lezards, les serpens, les anguilles, les vers à queuë fourchuë, ceux à cent pieds, les escarbots, les chenilles, & les scorpions. Non que ces vers soient effectivement des scorpions, des grenoüilles, &c. mais c’est qu’ils ont une apparence, qui les fait ressembler à ces animaux. Or toutes ces differentes figures, ainsi que je le viens de dire, leur arrivent quand ils vieillissent ; & comme la barbe ne sort à l’homme qu’à un certain âge, que les cornes ne poussent à plusieurs animaux que quelque tems aprés leur naissance, que les fourmis prennent des aîles avec le tems, que les vieilles chenilles se changent en papillons, que le ver à soye subit un grand nombre de changemens que tout le monde connoît. Il n’y a pas lieu de s’étonner que les vers du corps de l’homme puissent prendre en vieillissant toutes ces figures extraordinaires qu’on y remarque quelquefois. Je ne parle point ici des animaux, qui peuvent entrer par la bouche dans le corps. Ce n’est point de quoy il s’agit en cette occasion : Hippocrate rapporte l’exemple d’un jeune homme,