Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/184

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la nymphe comme une fleur dans son bouton.

Ce que nous venons de dire peut servir à nous faire voir ce qu’il faut juger de certaines Histoires, qu’on nous fait d’animaux étranges, comme de serpens & de dragons engendrez du corps de l’homme, par exemple, de ce que nous lisons dans Plutarque[1], que les Gardes qui veilloient le corps de Cleomene attaché à la potence, virent un serpent qui sortoit de son corps, & qui faisoit plusieurs circonvolutions sur la tête du mort, & en couvroit tout le visage. Que Ptolomée, à qui la chose fut rapportée, s’étant imaginé que c’étoit un prodige, qui marquoit que le mort étoit cher aux Dieux, & d’une nature au dessus de celle des autres hommes ; les Sages, qui furent consultez, le tirerent de son erreur, en luy disant que comme les cadavres de certains animaux produisoient des guespes, d’autres des Escarbots, d’autres des Abeilles, de même le propre de celuy de l’homme étoit de produire quelquefois des serpens. Nous pouvons aussi juger de

  1. Plutar. in Cleom.