Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/220

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qu’une étrange douleur de tête avoit fait croire venir de quelque ver dans la tête, on ouvrit la tête du mort, dans laquelle au lieu d’un ver on ne trouva qu’un amas d’eaux.

Ce que je dis des vers de la tête, je le dis de ceux du foie, des reins, & des autres parties, lesquels ne peuvent estre soupçonnez que par quelque douleur opiniâtre dans la partie même. Une longue douleur de reins, accompagnée d’un sentiment d’érosion & de picqueure, est quelquefois une marque de vers en cette partie, & un malade, que le celebre Jacques d’Alechamp traitoit un jour à Lyon d’une douleur semblable, sans qu’aucun remede le pût soûlager, rendit enfin par l’uretre un petit ver, qui avoit une tête pointuë avec des cornes, & un corps couvert d’une écaille comme une tortuë. Jacques d’Alechamp fit sécher ce ver, pour le conserver, & le montroit par curiosité à tous les Sçavans, il le fit voir entr’autres à Vidus Vidius le jeune, lequel en a fait la description comme d’une chose qu’il a vûë[1].

  1. Vidus Vidius junior, lib. 10. cap. 14. de curat. membratim.