sur des idées de Cabinet, ce sont des faits certains, dont j’ay vû moy-même des exemples ; & en voici un entr’autres qui mérite d’être remarqué.
En 1696. dans la ruë S. Denis au Sepulchre, je traitois un malade qui tomboit souvent d’apoplexie ; après l’avoir traité quelque temps sans qu’il reçût tout le soûlagement que je m’étois promis, j’appellay en consultation M. de Saint-Yon, Docteur de la Faculté de Paris, lequel ne trouva pas à propos de rien changer dans les remedes que j’avois préscrit, ni dans la methode que je suivois. Je continuai donc, mais le mal s’opiniâtrant toûjours, comme le malade prenoit beaucoup de tabac, je craignis que ce souphre narcotique n’agît trop sur lui, ou que ce sel à force de picoter les parties du cerveau, ne les tint trop relâchées, & qu’ainsi ce sel ou ce souphre ne fût une des principales causes de la maladie. Je conseillay donc au malade de se des-accoûtumer peu à peu du tabac, & de s’en abstenir ensuite absolument ; il suivit mon avis, & il n’eut pas été un mois sans en prendre, qu’il se porta mieux, ses attaques furent moins fré-