Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/325

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fois d’eux-mêmes, mais le solitaire ne sort presque jamais de luy-même ; &, comme le remarque Hippocrate[1], quand on ne le chasse par aucun remede, il vieillit avec ceux dans lesquels il est. Avicenne dit qu’il resiste à l’absynthe, & qu’on ne peut le chasser qu’avec la fougere. L’huile, qui tuë si facilement les autres vers, ne fait rien à celuy-cy, parce qu’il est trop grand pour que cette liqueur puisse boucher toutes les trachées qui sont le long de son corps ; en sorte que quand on avale de l’huile, il arrive tout au plus à ce ver ce qui arriva à ces vers à soye, que M. Malpighi[2] oignit d’huile avec un petit pinceau, depuis le milieu du corps jusqu’à la tête ; car aprés avoir perdu le mouvement dans la partie, qui avoit été frottée d’huile, ils revinrent, & eurent leur mouvement ordinaire, au lieu qu’étant frottez tout entiers, ils moururent, sans que ni le vinaigre, ni autre chose, les pût rappeller.

Le remede, auquel le solitaire ne resiste point, est celuy par le moyen duquel

  1. Hip. lib. 4. de morb. art. 27.
  2. Malp. de Bomb.