Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/350

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craindre que les vers, affamez par le jeune qu’on luy avoit fait endurer, n’eussent déjà percé les intestins, l’événement le fit bientôt voir, car l’enfant mourut au bout de quelques jours ; il fut ouvert, & on luy trouva les intestins tous remplis de vermine & si percez de vers, qu’ils en étoient comme criblez.

Il faut donc tenir pour certain que ceux qui ont des vers, ont besoin d’être plus nourris que les autres, il faut faire alors ce qu’on fait quand on a des rats dans un Cabinet, où sont des papiers de consequence, qu’on veut garantir de la dent de ces animaux. On y laisse du pain & de l’eau, les rats s’en rassasient, & on les empêche par ce moyen de faire leur proye d’autre chose. Mais autant qu’il est avantageux de beaucoup manger lorsqu’on a des vers, autant il est dangereux de le faire lorsqu’on en est délivré ; car il faut en cette occasion vivre le plus sobrement & le plus frugalement qu’il est possible, pour éviter toute sorte de corruption, sans quoy ce seroit s’exposer de nouveau à la même maladie : cette sobrieté cependant doit avoir ses regles, & il ne faut point la faire pratiquer avec trop