Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/352

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homme de trente deux ans, lequel rendoit quelquefois des vers, me vint consulter sur sa maladie, je luy ordonnay un remede qui luy fit faire d’abord deux gros vers, & qui étant réïteré deux jours aprés, en chassa encore trois autres ; le malade sentant qu’il n’étoit pas délivré de toute sa vermine, & connoissant par son expérience la bonté du remede qu’il venoit de faire, crût qu’au lieu d’en interrompre l’usage de tems en tems, car je le luy avois recommandé, il étoit plus à propos de le continuer tous les jours, mais il fut bien trompé ; car au lieu de rendre un grand nombre de vers, comme il l’esperoit, il n’en rendit plus ; il me vint dire le sujet de sa surprise, & je luy répondis qu’il n’avoit qu’à laisser passer deux jours sans faire ce remede, & ensuite le réïterer, & qu’il rendroit des vers ; il suivit mon avis, & il en rendit neuf deux jours aprés, il laissa encore passer deux autres jours, aprés quoy il fit le remede, & il rendit six autres vers : Je le tins dans cette alternative pendant trois Semaines, & il fut gueri absolument. Cet exemple fait voir comme ce n’est pas toûjours de l’usage opiniâtre