Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/533

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bride les enfans, & on leur fait un tort extrême, & pour le corps & pour l’esprit ; car si en les intimidant de la sorte on ne leur cause pas toûjours des maladies, on leur gâte infailliblement la raison ; il faut outre cela laisser jouer Mademoiselle vôtre fille, avertir sa Gouvernante de ne la point tant menacer quand elle aura fait quelque faute en lisant, mais de la traiter alors avec douceur, de la reprendre sans emportement, de rire même quelquefois de ses fautes, sur tout d’interrompre ses petites Leçons par quelques relâches, lorsqu’elle s’ennuyera, & puis de l’y ramener insensiblement, en un mot de luy faire un jeu de ses devoirs. Avec cette adresse on anime les enfans, & on les instruit sans les attrister. Si vous avez soin, Monsieur, que la petite malade soit ainsi gouvernée, vous ne devez point douter que nos remedes ne la guerissent absolument.

La surprise où vous êtes qu’un mal, dont l’occasion vient de peur, ait pû être causé par des vers, est bien fondée, si vous cherchez comment cela peut arriver ; car la raison n’en est pas facile à trouver ;