Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1700.djvu/97

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me la mouche, par exemple qui netoye continuellement ses ailes & ses pieds & qui s’épluche incessamment ; car si on la regarde avec le microscope on y découvre souvent divers animaux qui la sucçent, & ces animaux sont sans doute encore sucçez par d’autres, & ces autres par d’autres, selon qu’il y a de matiere corrompue en chacun d’eux pour nourrir quelque autre espece d’animal dont la semence s’y puisse arrêter.

Qu’on n’objecte pas que comme on void des Vers de differentes especes dans les sujets differens dont ils se nourrissant, il y a lieu de croire que ces Vers tirent leur premiere origine de la matiere même dans laquelle on les void, car c’est une difficulté que nous avons déja prévenuë, en disant qu’il en est des semences des Vers comme des graines des plantes, dont les unes ne peuvent pousser qu’en certaines terres, & les autres dans d’autres. Ainsi les Vers qui mangent les poids sont differens de ceux qui mangent les cerises, & la vermine des brebis differente de celle des oyseaux, parce qu’il y a dans chacun de ces sujets une matiere propre à faire