Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/105

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à une terre qui n’étant pas propre pour certains grains, en pourra être toute semée sans qu’il en paroisse aucun.

Quelques Philosophes prétendent que les Vers & plusieurs autres Insectes s’engendrent de la seule corruption, par une combinaison fortuite de matiere, sans aucune semence. Mais si ces Philosophes pouvoient expliquer deux choses ; l’une, comment le désordre du hazard peut arranger avec tant d’ordre les organes d’un animal, & l’autre, d’où vient qu’on ne voit se produire aucune espece nouvelle d’Insectes, comme cela devroit nécessairement arriver dans leur systême, leur opinion pourroit paroître supportable.

La terre, dira-t-on, produit bien quelquefois des Rats par la seule corruption de la matiere, puisque Diodore de Sicile rapporte que dans la Thébaide on en a trouvé quelquefois d’imparfaits, où on ne voyoit qu’une moitié d’animal & une moitié de terre, & que néanmoins ce demi animal se mouvoit. Je répons à cela, que si l’Historien qui rapporte ce fait, avoit eu quelque teinture d’Anatomie, & qu’il eût vû une seule dissection du