Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/109

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des Animaux contient en racourci, l’animal qui en doit sortir, & les microscopes nous l’y decouvrent quelquefois tout formé. On peut voir là-dessus les observations curieuses du célébre M. Hartsocker, sçavant Physicien d’Amsterdam, dans le Journal des Sçavans de l’année 1678. & les Lettres du fameux Antoine de Lewenhoek. Chaque semence des Plantes contient de même en abregé la plante qui en doit venir, & à l’infini toutes celles qui en peuvent naître.

Nous observerons ici que les semences dont nous parlons, peuvent être considerées selon leurs entités, & selon leurs diversités. Selon leurs entités, le nombre en est infini, ce qui fait qu’il se produit tous les jours en chaque espéce tant d’individus nouveaux. Selon leurs diversités, elles sont bornées à un certain nombre, ce qui est cause qu’il ne s’engendre aucune espéce nouvelle d’animaux, ni de plantes, ni de mineraux.

Lucrece a reconnu lui-même la nécessité d’admettre les semences, pour expliquer cette constance de la nature dans ses productions. Ne croyez