Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/132

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mâchoires disposées en croix, qu’ils remuent continuellement, lesquelles s’ouvrent & se ferment comme un compas à quatre branches[1], & trois pieds de chaque côté vers la tête.

Le mortier est aussi mangé par une infinité de petits Vers, gros comme des mites de fromage ; ils ont quatre pieds assez longs de chaque côté comme les mites, & deux yeux.

Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait des Vers qui puissent ronger la pierre, puisque le vinaigre la ronge, & que les eaux-fortes rongent les métaux ; car le vinaigre, par exemple, pour nous en tenir-là, comment ronge-t-il la pierre, si ce n’est par le mouvement de plusieurs petites parties aigues dont il est composé, lesquelles heurtant contre la pierre, & étant d’une figure proportionnée aux pores de ce corps, s’introduisent dedans, comme feroient de petites aiguilles, & en séparent les parcelles ? Or quelle raison y aurait-il pour ne pas vouloir

  1. Journal des Sçavans de 1666.