Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/268

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phe[1], de contenir un monde, dans lequel il se trouverait autant de choses, quoique plus petites à proportion, que dans le monde où nous vivons.

Tous les animaux ont d’autres animaux qui, les dévorent, & qui leur sont peut-être invisibles ; de sorte que ce qu’un Ciron est à notre égard, ces animaux le sont à un Ciron ; & peut-être, comme dit si bien encore le même Auteur, qu’il y en a dans la nature de plus petits, & de plus petits à l’infini, selon cette proportion étrange d’un Ciron à un Homme. On a des démonstrations de la divisibilité de la matiere à l’infini, & cela suffit pour faire comprendre qu’il peut y avoir des animaux plus petits, & plus petits à l’infini.

Après tout, y a-t-il quelque portion de matiere dont la petitesse, pour extrême qu’on la suppose, puisse borner le pouvoir de Dieu dans la formation de ces petits animaux, non-plus que d’aucune autre créature ?

  1. Le pere Malebranche, Recherche de la Vérité.