Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/138

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pris à jeûn en grand nombre.

Levinus Lemnius dit que c’est une expérience qu’il a faite avec succès[1] : la raison de cela est, que les Vers attirés par ces nourritures douces s’en remplissent si fort, qu’ils sont obligés de crever ; & comme les choses douces, étant prises avec abondance, lâchent le ventre, il faut nécessairement que les Vers sortent ou morts ou mourans. Nous avons déjà touché cette raison dans le Chapitre VIII.

On parle d’un certain moyen, pour tirer du corps les Vers, comme on tireroit des poissons de l’eau : c’est d’attacher à un fil quelque appas, qui attire les Vers, & puis de faire avaler cet appas, ayant soin auparavant que le malade demeure quelque temps sans manger, pour affamer les Vers, & les obliger à venir à ce qui se présente : on tire ensuite le fil, & le Ver vient, dit-on, avec l’appas.

Schenchius rapporte un exemple de cet artifice, & dit qu’on tira un jour par ce moyen, un serpent du corps d’une femme, en se servant

  1. Levin. Lemn. de occult. natur. mirac. lib. 1. cap. 21.