Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/21

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rut subitement en revenant de la Foire S. Laurent, vers la fin de Septembre de l’année 1699. Il passoit en son Carosse, à neuf heures du soir, dans la rue Briboucher, pour s’en retourner au Faubourg S. Germain, où il demeuroit. Comme il étoit à l’entrée de la rue, il fut saisi d’un assoupissement profond, qui fit croire d’abord à deux de ses amis, qui étoient avec lui, qu’il faisoit semblant de dormir ; mais ces Mrs ayant peu après reconnu que leur ami se trouvoit mal, firent arrêter le Carosse au bout de la rue, devant la boutique d’un Chirurgien, nommé M. Dupati : on prit le Malade qui n’avoit plus de force, ni de connoissance, on le transporta chez le Chirurgien, qui lui donna aussi-tôt l’émétique, lequel ne fit nul effet, parce que la gorge étoit tellement engagée, qu’il ne put passer. Je fus appellé sur ces entre-faites ; je fis d’abord saigner le Malade ; le sang sortit fort épais, se figeant dans les palettes en même temps qu’il y tomboit. Quand la saignée fut faite, le Malade s’agita