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Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/285

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en disant que c’est un amas de plusieurs vésicules membraneuses remplies d’un suc acide & transparent. D’ailleurs elle ne s’accorde pas avec le langage de ces mêmes Anatomistes, lorsqu’ils disent que la moëlle transpire, qu’elle passe à travers le corps de l’os, que c’est ce qui rend les os jaunes après la mort de l’Animal ; que pour éviter cet inconvénient, les Ouvriers qui employent des os dans leurs ouvrages, ont la précaution de les scier en long pour en ôter toute la moelle, & même le tissu spongieux & vésiculaire, afin que la blancheur de l’os ne soit point altérée : que la moëlle est un suc d’une saveur douce & d’une consistance onctueuse, &c. Par où l’on voit qu’ils distinguent la moëlle d’avec le tissu membraneux & vésiculaire où elle est filtrée, & qui la renferme. Cela posé, il est facile de voir que la moëlle étant un suc, elle ne sçauroit avoir de sentiment, & qu’il n’y a pas moins d’absurdité à lui en attribuer, qu’il y en auroit à en attribuer au sang. Il est vrai qu’on allegue des expériences pour