Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome II.djvu/31

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regale sur ce même composé, cette eau ira porter son action sur l’or & ne touchera point à l’argent ; d’où vient cette différence ? Est-ce que ces eaux ont de l’instinct, pour aller dissoudre, l’une l’argent plûtôt que l’or, & l’autre l’or plûtôt que l’argent ? non sans doute : mais c’est que les parties insensibles de ces eaux sont de différentes figures, & les pores de ces corps aussi ; en-sorte que lorsque l’eau-forte, par exemple, trouve un corps comme l’or, dont les pores ne sont pas proportionnés à la figure de ses pointes, elle coule dessus sans y faire d’impression, & si-tôt qu’elle en trouve un, dont les pores sont figurés d’une maniere propre à recevoir ses pointes, comme est l’argent, elle s’insinue dedans, & en sépare les parties. Il faut raisonner ainsi de l’action des remedes sur des parties du corps, plûtôt que sur d’autres. Et pour mettre la chose dans un plus grand jour, imaginons un corps artificiel, fait de verre, dont les poûmons soient d’or & le foie de fer. Supposons